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Le faisceau de Pen Enez PDF Imprimer Envoyer

La première partie de l’embranchement de Tréguennec est appelée « faisceau de Pen-Enez ». La voie ferrée de Quimper à Pont l’Abbé se scinde en deux. Une partie quitte la plateforme environ 1 kilomètre avant l’arrivée en gare de Pont l’Abbé. Ici débute le faisceau de Pen-Enez. Ce dernier est constitué de six voies parallèles de « remisage et de formation » permettant de grouper les rames de wagons-tombereaux et de les assembler en vue de leur acheminement sur Quimper. Les voies du faisceau ont une longueur de 700 mètres, hors raccordement. La gare de Pen Enez est située sur le territoire de Tréméoc.

Le départ du faisceau enjambe ensuite le ruisseau de Plonéour dans lequel est pompée l’eau nécessaire aux locomotives. Hormis la déviation de la chaussée effectuée durant l’occupation et quelques blocs de béton, il ne reste aujourd’hui plus aucune trace du faisceau. A la suite du faisceau débute une seconde section d'une longueur de 2,1 km, qui emprunte la plateforme de l'ancienne voie ferrée départementale d'intérêt local reliant Pont l'Abbé à Audierne. Cette dernière était une voie étroite, elle sera élargie par l'occupant, mais les rayons des courbes variant de 150 à 200 mètres, la vitesse des convois y sera limitée à 20 km/h. L'embranchement qui ensuite l'ancienne plateforme étroite pour filer sur Tréguennec.

Profil en long et vue en plan
Il s'agit du profil en long et de la vue en plan du faisceau de remisage de 6 voies, créé à quelques centaines de mètres de la gare de Pont l'Abbé, fin 1941 par l'organisation TodT. Les wagons en provenance de Tréguennec y étaient assemblés pour partir ensuite vers Quimper. Ce document en date du 30/11/1941 est signé BOCK (Reichsbahnrat). Le téléchargement est possible via cette page

Témoignage

Guy Le Corre est cheminot. C’est l’un des membres fondateur d’un réseau de résistance à  Rennes. Il raconte son passage dans la région dans un livre de René Chesnais intitulé « La guerre et la résistance dans le Sud de l’Ille et Vilaine » :
Je suis venu à Rennes en avril 1942. Une fois arrivé à Rennes, j'ai été envoyé en déplacements à Pont- L'abbé et à Pont-Labbé, j'étais chargé d'un embranchement allemand qui amenait des sables et des cailloux de la plage de Tréguennec, de la Torche à Pont l’Abbé.

Le 1er mai. j'étais avec un autre cheminot sur cet embranchement, on travaillait, on attendait une machine qui revenait de Tréguennec. Et puis, au début de l'embranchement, il y avait un pont sur un ruisseau et on allait rentrer à la gare de Pont-Labbé avec la machine quand le pont a sauté - et on y était pour rien - nous, on rigolait ! " Ah ah, ils ont fait sauter le pont ! " L'après-midi, il y a eu un gendarme qui est venu à la gare et qui nous a dit de passer à la gendarmerie pour faire votre déposition. D'accord on va à la gendarmerie et c'étaient les Allemands qui étaient là. Et puis qui nous ont embringués à la prison de Quimper ! [...] Je suis resté quatre jours à cette prison. J'ai été interrogé par la Gestapo. Alors à la fin je leur ai dit :
- S'il y avait eu un pont à faire sauter, ce n'est pas celui-là. Il y en avait d'autres. Je n'aurais pas fait sauter le pont quand j'étais là.
- Ah, me dit-il, c'est un bon argument, ça.
- Eh bien, non ! puisque je suis là !

Cette prison de Quimper, qui était sans doute un vieux monastère, il y avait une grande salle, on était cinquante-six dedans. Il y avait trois fûts de 200 litres dans un coin. C'étaient les chiottes. C'était ça. On est sortis de là pleins de puces et de poux. On sortait une demi-heure par jour dans une petite cour de quelques mètres carrés où il y avait un petit robinet. Pas le temps de faire la moindre toilette, c'était affreux. Il y avait de tout : des droits communs... Ils m’ont libéré au bout de 4 jours