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Déchets de guerre PDF Imprimer Envoyer

A l'occasion de l'anniversaire du D-Days le site Robin des bois a fait paraître en juin 2014, un article concernant les déchets de guerre en France, leur nombre, leur localisation et surtout leur dangerosité toujours présente malgré bientôt 80 années d'enfouissement. voici l'extrait concernant le secteur du Finistère.

600.000 tonnes de bombes ont été larguées sur 1.700 communes françaises entre juin 1940 et mai 1945. La plupart étaient des villes. 15% des bombes n’ont pas explosé mais elles ont pénétré pour la majorité jusqu’à 4 m de profondeur dans les sols et les sédiments, jusqu’à 6 m pour 20% d’entre elles, 7 m pour 10% et 9 m pour 1%. La profondeur dépend du poids de la bombe, de l’altitude du largage, du hasard et du substrat géologique. Ce sont les déchets de guerre.

Les risques physiques sont violents. Les vieilles munitions se réveillent sur le domaine public ou privé, mutilent et tuent si elles ne sont pas manipulées par les hommes de l’art que sont les démineurs de la Sécurité civile. Après 70 ou 100 ans de vibrations, de dilatation, de déformation des horlogeries internes, elles sont en capacité d’exploser. Pas touche pour les profanes et il n’y a pas d’autres initiés que les démineurs.

Les munitions sont des déchets toxiques en voie d’altération et de corrosion. Elles relarguent dans l’environnement des substances toxiques. Les obus invisibles sont aussi des bombes environnementales et sanitaires à retardement. Les explosifs initiateurs sont au mercure et au plomb. Les explosifs secondaires libèrent des composés toxiques et solubles, interdits au dessus de certains seuils dans l’eau alimentaire. Les balles sont durcies à l’arsenic et à l’antimoine. Des recherches systématiques devraient être entreprises dans les nappes phréatiques au droit des sols bombardés, des sites de regroupement et de destruction des munitions. La laisse de guerre est anxiogène, mutagène, cancérogène et reprotoxique.

Lorsqu’ils sont jugés intransportables, les déchets de guerre sont détruits sur place sans étude d’impacts de la pollution des sols et de la pollution atmosphérique. Après la neutralisation sur place des systèmes de déclenchement par les démineurs, les bombes avec leurs charges explosives de plusieurs dizaines de kilos sont transportées par la route vers les camps militaires de destruction. Les bombes découvertes en Normandie sont acheminées vers le camp militaire de Suippes distant de 500 km. Accident de la route interdit.

Les décharges sous-marines de munitions sont hors de tout contrôle. Certaines d’entre elles très peu profondes laissent échapper des munitions qui sous l’effet de la tempête et des fortes marées se retrouvent à la côte. Le pétardement en mer des bombes, des mines et des obus est dangereux pour la vie marine, les effets de souffle et les effets acoustiques tuent, mutilent, désorientent les mammifères marins et les poissons. Une instruction de septembre 2010 relative à la sécurité des chantiers de pétardement sous-marin impose « autant que faire se peut » des dispositions spécifiques pour protéger la vie animale. Selon cette instruction, les explosions volontaires sont à éviter dans les eaux poissonneuses, dans les couloirs des espèces migratoires et au-dessus des fonds marins à forte biodiversité.

Source : Robin des Bois. Article complet sur le site de l'auteur en cliquant ici