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Les soldats de Rommel
Rommel va faire truffer les zones favorables à des débarquements aériens et maritimes d’obstacles de toute nature. Une volonté obsessionnelle, si l’on en juge par la rapide succession des ordres transmis à cet effet. Pour rendre dangereux l’atterrissage de planeurs, il fait planter dans les grandes étendues des milliers d’asperges, des troncs d’arbres dépassant du sol de deux mètres environ. Les bois de pins et d’ormes des communes environnantes vont payer un lourd tribut à la mise en place de ces épieux. Les Allemands plantent également des troncs dans le sable de l’estran. Certains portent un obus. A Penhors, pour activer le creusement des trous destinés à les recevoir, la pompe à bras des pompiers de Plozévet est utilisée. Mais les éléments marins peu cléments couchent ces obstacles. Le chevalet de bois miné résiste mieux. Ce sont finalement les tétraèdres de béton à l’embase large et stable qui demeurent stoïques au milieu du ressac. Ils sont fabriqués à Prat-ar-Hastel. Localement, on les appelle Les soldats de Rommel, une expression à notre connaissance unique, spécifique au pays bigouden. L’enlèvement des derniers tétraèdres jugés dangereux pour les amateurs de glisse a commencé.
Source :
LA GENESE DU MUR DE L’ATLANTIQUE EN SUD-BRETAGNE, La défense côtière allemande dans l’ouest du pays Bigouden. Alain le Berre 2008 Revue 39-45 Magazine
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