Les galeries Imprimer

Comme vous pourrez le constater, en pénétrant illégalement et discrètement dans cet univers de galeries, primo vous avez encore grossi et secondo, l'ensemble manque de clarté, voire demeure très très sombre (probablement un différend avec ErDF !) Attention donc où vous mettez les pieds car le ménage ne semble pas avoir été fait depuis des lustres.

Conseils de base : La visite à tâtons reste déconseillée. Equipez-vous d'une ou de deux lampes-torches, de chaussures à semelles très épaisses car de nombreux débris divers et variés jonchent le sol exprès pour vous embêter et regardez vos pieds de temps en temps, car il y a quelques chausses-trappes et creux dans le sol disséminées sur l'ensemble du parcours. Ben oui, sinon ce ne serait pas drôle !

Conseils supplémentaires : Laissez quelqu'un dehors durant votre visite, on ne sait jamais, s'il venait à une personne sensée l'idée de refermer l'entrée alors que vous êtes encore à l'intérieur... Aucun réseau n'est disponible une fois à l'intérieur car ce n'est pas étudié pour. Pas de bornes wifi non plus à disposition, n'espérez donc pas pouvoir vous servir de votre portable une fois dedans, ni d'ailleurs d'un GPS vu l'épaisseur des murs. Et enfin, il n'y a pas de toilette, prenez vos précautions avant la visite...

Techniquement, vous vous trouvez dans un ensemble de salles et de galeries permettant de passer d'un bunker à l'autre de chaque côté du mur : si l’on considère le mur-casemate comme étant un axe central, le concasseur se trouve côté palud et de l'autre côté s'étendent la dune de galets et la plage. L'entrée, ou plutôt les trois entrées se trouvent toutes côté concasseur. L'une de ces entrées est visible dans le mur casemate, bloquée par un bloc en béton relativement conséquent. En examinant le mur casemate, vous trouverez sa soeur jumelle quelques dizaines de mètres plus loin, murée. Enfin, la troisième entrée est celle du bunker à l'extrémité Ouest, toujours côté concasseur. Il n'existe aucune entrée côté plage.

Cet ensemble ne couvre pas la totalité de la longueur du mur mais seulement la partie Ouest, l'autre partie étant couverte par le modèle 672, un garage à canon surmonté d'un tobrouk à mitrailleuse. Les deux entrées principales, qui se trouvent quasiment face aux concasseurs, débouchent toutes deux de part et d'autre des deux "salles principales ou chambrées" (nommées Wohnraum sur les plans IBA) à partir desquelles il est possible d'accéder, par de longs couloirs, à chacun des trois bunkers composant l'ensemble. Ces couloirs comportent deux niches de stockages de 2m par 2m, ainsi qu'une issue de secours verticale, comportant des échelons dont une grande partie a aujourd'hui disparu. Les deux bunkers situés côté plages sont symétriques et se font face, se couvrant l'un et l'autre et croisant leurs feux en direction du cordon de galets. Ils se composent chacun de trois pièces : Une pièce, la Lufter und munitionsraum (aération et salle des munitions), une partie intermédiaire nommée Bereitschaftsraum (en réalité la chambre pour la troupe) et enfin la zone de tir elle-même, la Kampfraum (chambre de tir).

Le plus gros modèle est situé côté concasseur, à l'extrémité Ouest. Ce bunker est construit "en miroir" c'est-à-dire qu'en traçant un axe en partir de son entrée et en allant vers la mer, vous avez une symétrie quasi parfaite à droite et à gauche de cet axe. Ce modèle dirige donc ses deux tirs dos à dos : le long du mur-casemate vers le concasseur et à l'opposé, vers la palud. Un modèle siamois donc, composé de deux fois deux pièces : une partie intermédiaire nommée Bereitschaftsraum et une zone de tir elle-même, la Kampfraum (chambre de tir). A noter l'absence de l'espace "Lufter und munitionsraum" présent dans les autres bunkers du mur-casemate, la position de tir étant légèrement agrandie par rapport aux autres bunkers.

Ce mur casemate soulève plusieurs remarques quant à sa mise en place et à sa construction : Cet ensemble n'a jamais été complètement terminé. En effet, aucune fermeture intérieure ou extérieure ni aucun blindage de fermeture n'était en place à la Libération. Les portes prévues ont bien été livrées, mais elles ne sont jamais arrivées plus loin que le dépôt de Pen Enez à Tréméoc, pour preuve un courrier des ingénieurs de l'époque faisant état du nombre impressionnant de portes blindées se trouvant en stock à l'embranchement de Pen-Enez. A noter également sur les photos ci-dessous, les réservations des emplacements des gonds faites dans le béton de l'ensemble. En comparaison, toutes les casemates situées sur la plage en étaient entièrement équipées à la Libération. D'autre part, lorsqu'on regarde le plan de l'ensemble, les couloirs reliant les différentes extrémités ne sont pas tous dans le même alignement et une partie de la construction se trouvent sous le mur-casemate tandis que l'autre y est simplement accolée. Cela est probablement dû au fait que la hauteur de ce mur diminue vers l'Ouest à l'approche du bunker d'extrémité, créant un point de faiblesse en cas de surcharge de masse.